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Questions à l'étude des loges

L’étude du symbolisme est-elle primordiale à la construction du franc-maçon ?

Tradition, Transmission, Transgression, Transmutation…

La tradition s’acquiert par l’étude, pour être transmise, alors seulement peut-être elle transgressée en connaissance de cause afin de réaliser, après un long chemin, la transmutation. L’étude ses symboles trouve évidemment sa place dans la progression de ces quatre « T ».

L’étude des symboles crée un foyer de convergence entre tous les Frères. Elle est une révélatrice qui permet de mieux nous connaître, de libérer la pensée, de nous ouvrir à l’altérité. Dès notre entrée en maçonnerie, nous sommes confrontés à un ensemble impressionnant de symboles qui participent à une construction vivante de chacun d’entre nous, et du groupe que nous constituons en loge. Ils marquent ainsi une renaissance personnelle, mais aussi une adhésion volontaire à un tout : l’ensemble des maçons. Ils nous identifient, nous soudent, nous unifient les uns aux autres, nous transforment en Frères.

L’étude des symboles est aussi une méthode de transmission. Ne pourrait-on pas dire : « Les symboles nous lient dans le temps comme dans l’espace, ils nous viennent du passé et tendent vers l’avenir, par eux nous sommes rattachés à la lignée de nos ancêtres. »   Les symboles sont des clés qui ouvrent les chemins du spirituel. Mais que faut-il étudier ? Les symboles — les clés — ou les chemins qu’ils nous offrent ?

Les clés…  

Elles nous rapprochent de la tradition et donc exigent la compréhension de savoirs antérieurs qu’il nous faut connaître, étudier. Chaque maçon devient alors un herméneute, un exégète,  c’est-à-dire un interprète des textes et symboles sacrés. Symboles d’origine hébraïque, égyptienne, chrétienne, chevaleresque, occultiste… sont autant de sources choisies par nos prédécesseurs. Roger Dachez : « Approfondir la maçonnerie n’est donc pas autre chose que lever ces voiles et déchiffrer ces symboles. Le programme de travail de la loge est centré sur le symbolisme, à condition de bien s’entendre sur ce dont il s’agit. La compréhension des symboles maçonniques suppose une sorte de voyage à travers le temps pour s’imprégner de l’atmosphère culturelle qui a vu naître ces symboles et permet de les éclairer intelligemment. »

Les chemins…

L’étude des symboles, par des rapprochements avec notre propre vécu, nos intuitions, notre culture, nous transforme en interprètes de la diversité et nous ouvre de multiples voies. Chaque symbole peut apparaître avec ses deux faces : celle de la lumière et celle des ténèbres. Notre choix de franc-maçon sera alors de tendre, en connaissance de cause, vers le positif, tout en intégrant que l’approche du négatif est aussi fondamental si nous voulons prétendre à l’universalité. Le symbole devient alors neutre, il vibre. L’ensemble des symboles peut acquérir alors une dimension métaphysique, qui touche à la fois le conscient et l’inconscient. 

La progression de chaque Frère dans l’étude des symboles suit un cheminement personnel. Au début du voyage, c’est souvent le côté vivant qui est retenu. On se laisse porter, on divague, on explore. Puis se crée la connexion avec l’histoire originelle. Alors, d’herméneutisme en égarements, nous retrouvons, tout au long de notre cheminement initiatique, la plénitude des symboles. Ils deviennent vivants et imprègnent le rituel. Ils nous unissent par des liens subtils et nous permettent de construire une pensée agissante.

En conclusion…

Oui, l’étude des symboles maçonniques, dans leur dimension historique comme dans leurs multiples interprétations, est primordiale à la construction du franc-maçon. Nous rajouterons : elle est aussi primordiale à la construction de la loge.

TUA — 2017